Fondement psychologique du toucher : une éthique du lien


Selon le postulat freudien, "toute fonction psychique se développerait par appui sur une fonction corporelle dont elle transpose le fonctionnement sur un plan mental". Ce qui définit le "moi corporel" au sens freudien du terme. De Winnicott à Dolto, de nombreux psychanalystes se sont penchés sur la question de la place du corps dans la constitution du sujet.

Qu'est-ce que "toucher" veut dire, aussi bien de la place du thérapeute que de celle du patient. Qu'est-ce que vient interroger la maladie somatique au niveau du fonctionnement psychique? Qu'est-ce qui vient s'inscrire de l'histoire du patient dans la plainte somatique qu'il adresse à l'autre? Car toucher un corps c'est toucher un monde, une question, une histoire particulière qui participe à la synergie thérapeutique et doit être pris en compte dans sa spécificité.
Aborder le corps, le toucher, délier ses noeuds, questionner le sens de la douleur et du symptôme appelle à une plus grande réflexion sur la nature de ces maux qui perturbent l'équilibre d'un individu et le conduisent vers des thérapies corporelles variées.

Pour le thérapeute, approcher des personnes, et être à l'écoute de leur corps par le biais du toucher, demande d'approfondir les connaissances du fonctionnement psychique de l'humain. Comprendre ce qui se fonde au niveau du corps du sujet, de son rapport à l'autre permet, notamment, d'appréhender la notion "d'image inconsciente du corps". Car l'inconscient c'est du langage, mais c'est aussi du corps, pris d'emblée dans la relation à l'autre, de la conception à la naissance et tout au long d'une vie.

Fonder sa pratique sur un discernement et une cohérence nécessite un travail personnel et une réflexion sur la place et la distance justes dans le rapport à l'autre. La psychologie du toucher, comme la formation de shiatsu et de chi-kong, tend à privilégier le "savoir-être" dans la pratique thérapeutique.

Cette "posture" se réfère indéniablement à une éthique du lien.

 

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